Google dit « merde » aux droits voisins (mais peut-on leur en vouloir ?)
3 octobre 2019 2 commentairesGoogle a annonce sa mise en conformité avec la directive Droit d’auteurs qui impose à tout service reprenant du contenu d’un article de presse au delà du seul titre de verser des droits d’exploitation au média de publication au titre des « droits voisins ».
Les médias produisent des articles, ceux-ci sont référencés par les moteurs de recherche, ce qui augmente leur audience, et permet également aux moteurs de recherche et surtout à Google de tirer profit de l’exposition de ces articles sans toutefois contribuer à leur production. La Directive droit d’auteurs a pour objectif de rééquilibrer cette chaîne de valeur. L’objectif rêvé serait qu’elle soit résolve la crise que la presse traverse depuis plus de 10 ans déjà .
Que croyez-vous que Google a répondu à l’application de cette directive en France ?
Google n’affiche plus le chapeau des articles dans ses résultat de recherche et se passe ainsi de l’obligation de reverser des « droits voisins » aux titres de presse.
Je suis loin d’être le plus grand fan de Google et de son modèle d’affaires. Pourtant, même si cette décision illustre une fois de plus le cynisme de l’entreprise, je ne peux donner complètement tort à Google sur ce coup là.
En à peine 10 ans, Les entreprises de presse sont devenues complètement dépendantes du trafic apporté par les moteurs de recherche.
Elles ont eu 10 ans pour changer de modèle et ouvrir des discussions, notamment sur l’instauration d’une licence globale et la seule idée fixe a laquelle elles se sont accrochées au cours de ces années a été de faire payer Google. Ainsi que l’explique Marc Rees, Rédacteur en chef de NextInpact, dans son fil sur les droits voisins :
Ça n’avait pas marché pour le groupe Axel Springler qui avait tenté en 2014 de faire payer le service Google News pour l’affichage des résumés et vignettes de ses articles. Résultat : Google avait déréférencé les titres du groupe qui avait alors vu son trafic baisser de 40%. Ça n’a pas marché en 2014, ça ne marche pas plus en 2019, même avec un directive européenne.
Google a beau être un délinquant financier d’un cynisme sans nom, face à une industrie culturelle aussi bête et avide on ne peut presque pas leur en vouloir.
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