SNT : parler du web aux profs… avec Google

31 mars 2019 , , , , Pas (encore) de commentaires

« Bonsoir. Le web, le web sujet de notre 6e SNT. ». C’est ainsi qu’a commencé le webinar (cours en ligne) auquel Nothing2Hide était invitée le 19 mars dernier.

Ce webinar, organisée par l’université de Nantes dans le cadre du programme Class’Code, fait partie d’un cycle de conférences s’adressant aux professeurs de collège et de lycée qui vont être en charge de l’enseignement les SNT (sciences Numérique et Technologies) à la rentrée prochaine.

Après une grosse heure pendant laquelle un professeur d’université a présenté les fondements techniques du web, le débat a enfin pu commencer.

Google sur le numérique à l’école

Lorsque l’université de Nantes nous a proposé d’intervenir, ils ont été transparents et nous ont donné les noms des participants. Parmi eux, Google.

Que vient faire une boîte privée comme Google dans un webinaire dont l’objectif est de donner à des profs de collège et lycée des billes pour enseigner la culture numérique ? A priori rien sinon marquer le territoire de cette sinistre société qui – je l’ai appris au cours de la soirée – s’avère financer en partie ce projet. C’est bien d’être pété de thunes, tu peux envoyer des gens à des tables rondes même s’ils ne sont pas légitimes et s’ils n’ont rien à dire. Tu t’en fous, c’est toi qui paye.

La table ronde

D’entrée de jeu, je donne une petite tape sur le museau de l’ingénieur venu représenter Google. À la question de l’animateur « Et si Google n’avait pas été là, est-ce que le web aurait été différent ? « , notre ingénieur répond : « Je ne sais pas, difficile à dire, si Google n’avait pas été là, peut-être qu’une autre entreprise aurait été là. ». Sous-entendu, une autre entreprise aurait fait EXACTEMENT la même chose que Google, à savoir un moteur de recherche ultra performant,m et tout un système de tracking publicitaire et de captation de données. C’est dire à quel point un ingénieur de chez Google est formaté au déterminisme et à quel point il peut manquer d’imagination.

Même si je n’ai rien personnellement contre cet ingénieur venu représenter la firme qui l’emploie, il prend direct un petit taquet :

Je rebondis sur la question question que vous avez posé à monsieur de Google – quand je dis « de », ce n’est pas une particule – si Google n’avait pas été là, assurément le web aurait été différent. Je rappelle que 70% du trafic Internet passe par les serveurs de Google ou Facebook. À elles deux ces entreprises possèdent 8 des services et outils les plus utilisés par es internautes : Facebook, Whatsapp, Gmail, Instagram, Google, Chrome, Youtube, Google Maps. On a donc assisté à cause de Google à un mouvement de centralisation d’internet et du web. Car je le rappelle, on ne l’a pas dit lors de cette présentation, la promesse du web, c’était un Homme, une page, une adresse. Chacun était censé pour voir héberger ses documents sur son ordinateur personnel. On le sait aujourd’hui, cela n’a pas été possible, et les Google et Facebook ont largement contribué à nous éloigner de cette promesse

L’animateur me fait remarquer fort justement que quand même, sur Facebook, ou même sur certains services de Google, les internautes ont la possibilité de publier du contenu.

Il y a 2 milliards d’internautes dans le monde. Facebook compte environ 1,3 milliards de comptes actif. Comment est-ce qu’une entreprise – privée qui plus est (donc soumise au seul bon vouloir de ses actionnaires) – peut-elle être en mesure de faire des règles pertinentes pour 1,3 milliarsd d’individus qui n’ont pas tous les mêmes référents culturels, loin s’en faut. Or, il ne faut pas s’y tromper, lorsque vous publiez sur Facebook, vous vous pliez aux règles de Facebook. Qui sont – je le rappelle – les mêmes pour 1,3 milliards d’individus. Forcément à un moment donné ça dérape. Ce n’est pas tenable. On ne peut pas faire des règles sur ce qu’on a le droit de publier ou non pour 1,3 milliard de personnes. C’est intenable.Sans parler évidemment des problèmes liés à l’exploitation et à la revente des données des utilisateurs de Facebook. »

Si le débat vous intéresse, je vous laisse découvrir la suite en vidéo et vous laisse vous faire votre propre opinion quant à la vacuité des réponses du représentant de Google et Quant à son absence de vision citoyenne lorsqu’il s’exprime sur le numérique.

Intervenez partout, tout le temps

Je suis convaincu que partout où Google s’incruste il faut venir leur porter la contradiction et proposer une autre vision que celle que ces voleurs et ces menteurs tentent de nous vendre : « utilisez nos produits ils sont géniaux et en plus on va changer le monde». C’est pour cette raison que nous avons décidé chez Nothing2Hide de prendre toute une après-midi (Paris Nantes, Nantes Paris, c’est 5 heures en tout) pour intervenir 15 minutes dans cette table ronde. Bénévolement, et-il utile de le préciser, Nothing2Hide ne touche pas un seul centimes de ces escrocs de Google.

J’invite vraiment tous ceux qui ont la possibilité de porter la contradiction aux Google, Facebook et compagnies de ne surtout pas adopter l’attitude du militant blasé et puriste qui consiste à dire « nan mais si y’a Google, je viens pas, c’est un événement qui est pourri, ça vaut pas le coup ».

Amis militant, et je m’adresse aussi à tous ceux qui souhaitent un autre avenir numérique qu’un monde dans lequel trois sociétés se partageraient l’intégralité du web, comprenez bien que Google est déjà partout. Ne les fuyez pas. Rencontrez-les, discutez avec eux, contredisez-les et proposez une autre vision de l’avenir. Si vous vous taisez, on a perdu d’avance.

Quelques liens pour la prochaine fois que vous vous trouverez face à un Googlers :

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