Twitter #Fail

2 novembre 2017 , , , 5 commentaires

Quand je t'ai connu Twitter, tu étais drôle, léger et plein de second degré. Je venais chez toi avec beaucoup de plaisir. On se voyait comme deux connaissances qui s'apprécient mais qui ne parlent pas de choses sérieuses. On passait plus de temps à s'amuser qu'à réfléchir.

Avec 140 caractères [1], on ne pouvait pas faire grand chose d'autre. Pour qu'une discussion s'installe il faut un peu de temps et un peu de place. Et toi tu ne m'as jamais offert ni l'un, ni l'autre. Mais c'est pas grave. Tu me faisais souvent sourire voire rire. Un peu de légèreté, ça fait toujours du bien.

Ces dernières années, tu as un peu beaucoup perdu  cette légèreté. Désormais, tu te lances dans de longues tirades sur des sujets graves qui nécessitent de la place et du temps pour être discutés. Mais toi tu n'as toujours ni l'un ni l'autre. Alors tu répètes à l'envie tes arguments courts de 140 caractères qui plutôt que des arguments sont de fait des opinions. Souvent même tu  simplifies le problème pour que tes réponses puissent entrer dans le format que tu affectionnes tant : court, rapide, 140 caractères.

Alors tu te braques, tu me braques et tu braques tous ceux qui viennent chez toi. Tu ne tolères plus pas que quiconque puisse avoir une opinion nuancée,  différente de la tienne. On est soit avec toi, soit contre toi. Tes certitudes m'agressent et agressent aussi une bonne partie de ceux qui viennent chez toi.

Je ne discuterai donc plus avec toi ni chez toi. Je discuterai ici, sur ce blog, ou ailleurs pourvu qu'on m'offre de la place et du temps. Je ne manquerai par contre pas de te faire part de ces discussions longues et argumentées. Si tu veux me répondre, tu pourras le faire en commentaire, en autant de caractères que tu voudras. Ou encore mieux, sur un autre blog, un autre site, comme on le faisait il y a longtemps, avant que tu débarques que tout le monde s'incruste chez toi et que les débats tournent court.

Je suppose que c'est ça qu'on appelle septembre éternel.

  1. 280 caractères maintenant, oui je sais. Ça ne permet pas plus de développer des arguments.

Réagissez

Si ce billet vous a plu ou si vous voulez apporter des précisions, ou si vous n’êtes pas d’accord avec ce que je raconte, c’est ici qu’il faut vous manifester. Je me réserve toutefois le droit de supprimer toute contribution insultante ou qui n’aurait rien à voir avec la choucroute.

  1. […] que de donner un énième avis sur cette histoire (sinon que dialoguer via twitter me semble être mission impossible et que les petits malins du forum 18-25 vont apprendre la vie en voyant un OPJ débarquer […]

  2. À voir pour rêver un peu, un monde où les Facebook Google Twitter & Co ne seraient plus que de vieilles enseignes du passé gâtées par la rouille, la série de l’artiste Roumain Andrei Lacatusu, Social Decay.

    Roumain Andrei Lacatusu nous fait entrapercevoir un monde où il n’y aurait plus de shitstorm et de tweetclash tous les deux jours, un monde où votre assurance ne reverrait pas le prix de votre police parce que vous avez posté sur Facebook une photo de vous avec un Spritz, un verre de vin, une bière (rayez les mentions inutiles en fonction de votre niveau social et de vos revenus), un monde où la surveillance ne serait pas un business modèle.

    À supposer que dans ce monde là les Facebook and co. ne soient pas tout simplement remplacés par d’autres.

    Avec sa série Social Decay, l’artiste roumain nous dévoile les ruines de nos réseaux sociaux actuels, créant des lieux abandonnés aux couleurs de Facebook, Twitter, Instagram, Google, Tinder ou Pinterest.Source : Social Decay – Quand les réseaux sociaux ne seront plus que des ruines | Ufunk.net

Mentions

  • Quand les réseaux sociaux ne seront plus que des ruines
  • Twitter, amazon et l’Éducation nationale : « tout va bien »
  • Un web à deux vitesses
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