Signataires de l’appel de Mediapart, « put your money where your mouth is »

25 juillet 2013 , , , Pas (encore) de commentaires
Lundi 22 juillet, le jugement de la cour d’appel de Versailles a contraint Mediapart à retirer non seulement les enregistrements de l’affaire Bettencourt mais également l’intégralité des articles y faisant référence. Il n’est pas interdit pour quiconque hébergeant un blog ou site web de les re-publier.

Pour mémoire, ces enregistrements et l’enquête de Mediapart ont permis de mettre  à jour de nombreuses affaires : financement occulte d’un parti politique, évasion fiscale, trafic d’influence, abus de faiblesse, escroquerie et abus de biens sociaux. Je n’ajouterai rien de plus que ce qui est déjà écrit ici, sur la copie de  wefightcensorship que j’héberge [1] et je reprends à mon compte les déclarations de Reporters sans frontières sur le sujet :

Conformément à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) (j’estime) que la légitime défense de la vie privée ne saurait l’emporter absolument sur le droit légitime à l’information

Je publie donc ici une copie des fichiers de l’affaire Bettencourt. Quelques morceaux choisis en fin de ce billet également.

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Put you money where your mouth is

Je formule cependant un vœu supplémentaire : à l’heure où j’écris ces lignes, une douzaine de sites seulement hébergent une copie des fichiers Bettencourt.

  1. Reporters sans frontières
  2. Attac
  3. Reflets
  4. Le Soir
  5. Le Courrier de Genève
  6. Arrêt sur images
  7. Rue89
  8. InfoLibre
  9. AEUD
  10. Yagg
  11. Les inrocks
  12. Politis
  13. RageMag

Parmi eux, aucun grand quotidien national. Il n’est pas trop tard messieurs Libération, L’Humanité, Le Nouvel Observateur, Marianne, Charlie Hebdo, Radio Nova, vous qui avez signé l’appel de Mediapart le 11 juillet dernier et qui avez solennellement déclaré faire vôtres les contenus de Mediapart :

Pour toutes ces raisons, nous nous disons solidaires de Mediapart après la récente condamnation lui imposant de censurer, trois ans après leur révélation, ses informations sur l’affaire Bettencourt. En signe de protestation, nous faisons désormais nôtres toutes ces informations. Et nous encourageons les médias, les associations, les élus, les citoyens à les reprendre immédiatement et à les diffuser par tous les moyens démocratiques en leur possession.

Mettez donc vos actes en conformités avec vos paroles, put your monney where your mouth is comme disent nos amis anglo-saxons et publiez une copie des fichiers Bettencourt chez vous. Plus les copies seront nombreuses, moins vous courrez de risques.

Affaire Bettencourt, morceaux choisis

21 juillet 2009, Le conseiller juridique, à l’Elysée, que je vois régulièrement pour vous.
Cet extrait des enregistrements Bettencourt révèle des liens entre le conseiller juridique de Nicolas Sarkozy, Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, et Philippe Courroye, procureur de Nanterre au moment des faits. Dans ce cas précis, il s’agit d’une décision de justice dans le conflit opposant Liliane Bettencourt à sa fille. On peut légitimement s’inquiéter que cette décision ait été connue de l’Elysée et répercutée à Patrice de Maistre plus d’un mois avant qu’elle ne soit rendue publique.
4 mars 2010, En ce moment, il faut que l’on ait des amis
Il s’agit d’une séance de signatures de chèques destinés à trois personnalités politiques de premier plan : Liliane Bettencourt distribue respectivement 7 500 euros à Valérie Pécresse, Eric Woerth et Nicolas Sarkozy. A l’époque, Valérie Pécresse fait campagne pour la Mairie de Paris.
27 octobre 2009, Il ne faut pas que l’on se fasse prendre avant Noël
Dans cet extrait, Patrice de Maistre explique à son employeuse, Liliane Bettencourt, qu’il doit se rendre en Suisse pour y faire fermer ses comptes “avant Noël” : au 1er janvier, l’administration française pourra récupérer des informations bancaires auprès des autorités suisses sur des contribuables français exilés fiscaux. Il s’apprête même à faire transférer l’argent des comptes suisses de Liliane Bettencourt à Singapour, un autre paradis fiscal. Après les révélations de Mediapart et du Point, Liliane Bettencourt versera près de cent millions d’euros à l’administration française au titre d’un redressement fiscal.
  1. Faites-le vous aussi, c’est facile avec l’autoblog, un peu moins avec Rsync, mais beaucoup plus efficace

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