La vieillesse est un naufrage
18 avril 2008 Pas (encore) de commentaires
Je préfère être surveillé qu’agressé.Léon [1], 74 ans, conversation de comptoir, TGV Paris Toulouse
C’est le genre de propos que tenaient mes voisins de la voiture bar du TGV Paris – Toulouse ce midi aux alentours de 13h42.
Mes voisins n’étaient pas charmants. Ils avaient tous la soixantaine bien passée et profitaient de la voiture bar pour tenir leur discussion annuelle sur les problèmes de notre beau et grand pays, la France. Parmi ces problèmes, l’insécurité arrivait en tête, juste après les problèmes de santé des parents de la belle fille (oui, ils sont très malades, les pauvres
).
Avant, quand on était jeune, on allait partout, le jour, la nuit, partout. Maintenant c’est fini. On ne peut plus faire ça.Audette [2], 68 ans, conversation de comptoir, TGV Paris Toulouse
Autant les jeunes tektoniks avec leurs jeans slim et leur coupe rat crevé sur la tête me font rigoler, autant les vieux non. Les vieux ne me font pas rire parce qu’ils sont réacs et parce qu’ils ont le droit de vote. D’ailleurs les vieux ont élu Sarkozy et son discours sur l’insécurité.
Evidement, il faut se garder de généraliser : tous les vieux n’ont pas le droit de vote ne sont pas réacs. D’ailleurs, même mes pas-charmants voisins de ce midi ont su faire preuve de lucidité au cours de leur conférence annuelle pour le sauvetage d’une France à la dérive. Alors que je finissais mon cake aux fruits sec (pas les fruits, le cake), l’un d’entre eux a fait cette remarque tout à fait pertinente :
Les jeunes aujourd’hui, voilà ce qu’ils pensent de nous, les vieux : ils sont bourrés de fric, ils voyagent tout le temps et ils viennent nous emmerder.
Comme quoi, le fossé entre générations n’est pas si insurmontable que ça.
- ou Roger, Marcel ou Maurice. Je n’ai pas eu l’occasion de faire plus ample connaissance avec mes voisins.
- ou Martine, Eglantine ou Simone. Je n’ai vraiment pas eu l’occasion de faire plus ample connaissance avec mes voisins