Grèves et liberté d’expression

21 novembre 2007 , 4 commentaires
Dimanche dernier a eu lieue à Paris une manifestation organisée par Alternative Libérale, Liberté chérie et Contribuables Associés avec pour mot d’ordre : Stop la grève.

Les manifestants revendiquaient le droit d’aller travailler et demandaient aux grévistes de la RATP et de la SNCF de reprendre le travail. Le ton de la manif était plutôt décalé et rigolo avec des slogans du type : Faites l’amour, pas la grève ou Il est interdit d’interdire d’étudier.

Il y avait d’autres slogans un peu plus agressifs du genre les gauchos au boulot, Syndicats, fascistes, La France, aimez-la ou quittez-la ce qui tend à démontrer que bon, c’était une grève pour rire on est jeunes on s’amuse et tout mais bon faudrait quand même pas que ces feigniasses de cheminots tardent trop à reprendre le travail parce que sinon ça va nous chauffer les oreilles très forts à nous les bons citoyens honnêtes qui travaillons dur et qui gagnons notre pain à la sueur de notre front avec nos petites mains que nous aimerions quand même bien envoyer dans la figure des grévistes parce que marcher 3 heures le matin 3 heures le soir ou passer la moitié de la matinée et une partie de la soirée dans la voiture à écouter rires et chansons pour aller travailler ça commence à nous énerver nous les braves citoyens qui n’avons rien demandé à personne si ce n’est quelques cadeaux fiscaux et une bonne grosse retraite par capitalisation pour nos vieux jours et tant pis si les autres n’ont pas les moyens de se la faire leur retraite et tant pis si on leur avait promis qu’ils n’auraient pas à se la faire, ils peuvent bien crever la gueule ouverte, j’en ai rien à foutre.

Je m’emporte, je m’emporte.

Les participants à cette manifestation n’étaient pas tous des vieux réac’ conservateurs néolibéraux néopopulistes. Il devait bien y avoir 1 ou 2 passants qui se sont retrouvés là-dedans par hasard. Et puis la France est encore un beau pays où la grève est un droit et la liberté d’expression un autre. Qu’ils gueulent les moutons, ils en ont le droit et c’est très bien.

Le truc cocasse, c’est que cette manifestation a bloqué la circulation pendant 2 heures. Je vois d’ici la tête du gars qui a passé toute sa semaine coincé dans sa voiture à cause des grèves et qui se retrouve le dimanche coincé par une manif’… anti grève.

Réagissez

Si ce billet vous a plu ou si vous voulez apporter des précisions, ou si vous n’êtes pas d’accord avec ce que je raconte, c’est ici qu’il faut vous manifester. Je me réserve toutefois le droit de supprimer toute contribution insultante ou qui n’aurait rien à voir avec la choucroute.

  1. c’est cocasse ^^
    Allez, je vais aller voter a l’AG de ma fac, moi, il est presque midi…

  2. Je ne peux que m’associer à tes propos… je note également de mon coté une dégradation de l’image des grévistes ; je dois être l’un des rares free-lance (qui est pourtant l’une des situations juridiques les pires qui soient) à soutenir la contestation.

    J’en déduis qu’il est de plus en plus difficile de « penser le long terme » et que la seule chose qui compte et l’instant présent.

    Salauds de grévistes qui se battent pour conserver leurs droits (ce qui est la moindre des choses) alors même que ceux du privé ne lèvent pas le petit doigt… on se fait bouffer et c’est bien fait pour nous… puisque nous ne faisons rien. L’adage selon lequel « qui ne tente rien n’a rien » n’a jamais été aussi vrai.

    Enfin, je voudrais faire remarquer que je respecte tout autant ceux qui choisissent de ne pas faire grève ou de continuer le travail. Un droit, on peut s’en saisir ou non…

  3. Redpeppers >> ah… Etudiant… C’était l’bon temps 😉

    Fredmac >>

    On se fait bouffer et c’est bien fait pour nous… Puisque nous ne faisons rien

    Ca me fait penser toutes proportions gardées au texte du pasteur Martin Niemöller :

    Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes
    Je me suis tu, je n’étais pas communiste.
    Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes
    Je me suis tu, je n’étais pas syndicaliste.
    Lorsqu’ils sont venus chercher les sociaux-démocrates
    Je me suis tu, je n’étais pas social-démocrate.
    Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs
    Je me suis tu, je n’étais pas juif.
    Puis ils sont venus me chercher
    Et il ne restait plus personne pour protester.

    Donc, allez les grévistes et tant pis pour nos pieds !

  4. ben oui mais en fait j’ai une double identité : étudiant-chercheur ET développeur web dans une petite start up grenobloise (et retour au freelancing dès la fin de mon contrat). Bah ça pourrait etre encore plus fun : étudiant et cheminot 🙂
    Bon voila je suis encore en train de commenter des blogs au boulot… au travail feignant ! 🙂

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