Rock en Seine et la Rock ‘n Roll Attitude

7 septembre 2007 , , 6 commentaires
Rock en Seine, c’était la semaine dernière. Un festival rock, à Paris, un peu cher, mais avec une bonne programmation quand même. Et vu le nombre de festivals Rock en île de France,on va pas trop se plaindre non plus.

De bons groupes…

Rock en Seine donc, c’est 3 scènes dans le parc de Saint Cloud où défilent une quarantaine de groupes sur 3 jours. Ces trois scènes accueillent des concerts en même temps mais sont assez éloignées pour ne pas donner l’impression qu’on est un 21 juin, soir de la fête de la musique, avec un groupe tous les 3 mètres et 3 concerts en même temps dans les oreilles. En vrac, il y avait Kings of Leon, Arcade Fire, The Hives, Just Jack, Björk, les Rita Mitsouko, CSS, The Fratellis… [1]

Mais pas trop de rock and roll attitude

De bons groupes à Rock en Seine certes, mais il manquait un petit quelque chose : je n’ai pas vu de slam, de pogo, de chanteurs survolté, d’éclatage de guitare sur ampli… Pour un festival de rock, c’était plutôt calme et policé. Bref, ça manquait un peu de Rock ‘n Roll Attitude. D’ailleurs, la tête d’affiche, le gros invité dont tout le monde se souviendra plusieurs semaines après genre :

– T’es allé à Rock en Seine?

– Ouais trop cool y’avait machin

alors qu’il y a bien 50 concerts sur trois jours, c’était Björk.

Très bien Björk. Il paraîtrait même que ses précédents concerts dans les arènes de Nîmes étaient vraiment exceptionnels. Soit. Ceci dit, Bjork, c’est pas rock and roll. C’est même plutôt chiant. Dimanche soir, à 21h00, j’ai eu l’impression d’assister à une messe : on s’assied quand le monsieur en blanc dit de s’asseoir, on se lève quand il dit de se lever et on chante les paroles de chansons tous ensemble en se tenant la main (quand on les connaît). Bjork c’était comme ça. Pas un bruit pendant les chansons, le public écoutant religieusement la voix islandaise dans la nuit de Saint Cloud.

Björk : comme à la messe

Ok je comprends qu’on apprécie le genre de musique destructurée que fait Bkork. Mais pour un festival de Rock, c’est pas la tête d’affiche que j’imaginais. Ce qui me chagrine le plus, c’est qu’en lisant les journaux le lendemain, c’est bien Björk qui a marqué les esprits. Le pire, c’est quand même Le Monde qui titrait le lendemain à propos de Rock en Seine : Malgré Bjork, bilan mitigé pour Rock en Seine. Comme si Bjork allait sauver un festival de rock. La perle de cet article, c’est le dernier paragraphe :

Reste le problème des 3 scènes avec des concerts simultanés. Elles permettent sans doute le butinage, mais le raffut d’enfer d’Enter Shikari a pollué le Björk pendant les temps calmes

Ah bha oui. Forcémment, pendant la messe, faut pas trop faire de bruit dehors, parce que sinon, on dérange les bonnes familles.

Et pourtant… Shikari, je les ai vu et (pas pu supporter plus de 15 minutes de Bjork) et c’était rock and roll. Les gars sur scène sont complètement déjantés, ils bougent comme s’ils étaient sous acides, il sortent un gros son qui ressemble à du Ramstein croisé avec du prodigy et montent sur les echaffaudages de la scène en hurlant pour se jeter ensuite au sol juste à côté du roadie qui se précipite pour voir si le gars s’est pas cassé la chville et si le festival va pas devoir faire jouer l’assurance spécial « vrais groupes rock ‘n roll ».

Un expert témoigne

J’en profite pour faire un petit point sur ce qui est rock and roll et sur ce qui ne l’est pas, avec Claude, un expert en RockAttitude que j’ai eu la chance d’interviewer sur le festival :

  1. Pour un aperçu de ces 3 jours de festival, je vous conseille le numéro spécial Rock en Seine de MusiKiosk, présenté par l’ami Benoît

Réagissez

Si ce billet vous a plu ou si vous voulez apporter des précisions, ou si vous n’êtes pas d’accord avec ce que je raconte, c’est ici qu’il faut vous manifester. Je me réserve toutefois le droit de supprimer toute contribution insultante ou qui n’aurait rien à voir avec la choucroute.

  1. Tu confonds rock et rock n’roll, ce qui n’a rien à voir. Le Rock c’est par définition une musique qui dérange, une musique qui dérange tes parents parce que ça va trop fort et que c’est un truc de cinglé, une musique qui dérange parce que les paroles sont explicites, une musique qui dérange les autres musiciens parce que ça n’a rien a voir avec ce que font les autres, parce que c’est déstructuré…

    Alors oui, le rock c’est tout et n’importe quoi mais c’est quand même le rock.

  2. Merci pour cette précision sémantique Baptiste.

  3. C’est pas vraiment de la sématique, c’est du culturel.

    Tu devrais lire « Nous sommes jeunes nous sommes fiers » de Benoit Sabatier sous-titré « La culture Jeune d’Elvis à Myspace » qui ne parle essentiellement que de rock.

    Il est en vente dans mon Zlio.

  4. T’as pas croisé café-mode, tu sais la grande rousse qui prend les gens qui ont la rock-attitude en photo ?? http://blogs.lexpress.fr/cafe-mode/2007/08/rock_en_seine_premieres_photos.html

  5. Hmmm, je ne suis pas très d’accord, moi, j’en ai vu de la rock attitude à Rock en Seine. Preuve en est dans cette galerie. Punk, tatoo, boue et slam au programme. C’est bien rock tout ça non ?

  6. laparizienne >> mmm non, pas croisé de grande rousse avec un appareil sous le bras. Par contre, je confirme le grand retour de la botte en caoutchouc au top de la hype rock and roll… ce qui est tout de même assez… bizarre.

    Benopit >> je parlais surtout des groupes sur scène. Effectivement, je l’ai vu le fameux homme boue 😉

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