Des icônes universelles ?
23 janvier 2007 6 commentairesA propos d’icônes (ou plutôt de logo), comment est-il possible de créer un image nouvelle tout en restant intelligible à tous sans utiliser de légende? Doit-on se référer à des symboles culturellement connus ? Comment peut-on approcher “le travail graphique” sans tomber dans les piège du cliché ou dans l’abstraction?
Si l’on parle logo, il me semble que l’on ne peut éviter de tomber dans le cliché culturel
. Le rouge par exemple, est une couleur vive ; elle évoque la passion, le sang, la vie. J’imagine mal IBM ou Microsoft revoir leur charte graphique pour tout repeindre en rouge [1]. Par contre, le site de Clémentine Autain, la nouvelle passionnaria de la gauche révolutionnaire, est tout de rouge vêtu, et ça lui va plutôt bien.
On peut passer toutes les couleurs du spectre et trouver pour chacune d’entre elle une signification particulière dans notre système de représentations occidentales [2] mais ce qui est vrai ici ne l’est pas forcément là-bas. Le blanc par exemple, symbole de pureté en occident, représente la mort en Inde.
Ce qui est valable pour les couleurs l’est également pour les symboles. Imaginez l’affiche de Raymond Savignac pour Monsavon placardée sur les murs de New Dheli dans les années 50 ! Elle aurait été brûlée en place publique. Je rappelle à nos plus jeunes lecteurs que la vache est un animal sacré en Inde.
Lorsque je dessine une icône je l’accompagne systématiquement d’un texte explicatif. Comprenez : je n’imagine pas mettre une icône même très parlante [3] sans l’accompagner d’un texte qui décrit la fonction de l’icône en question. Ici, on ne se situe plus uniquement sur le seul plan culturel mais aussi sur celui de l’accessibilité et l’accessibilité c’est aussi prendre en compte le paramètre culturel.
A ce sujet, Digital Web Magazine a publié Seven Secrets of a Successful International Website ou comment penser le design d’un site web suivant ses différentes localisations. Les 7 secrets en question sont :
- les comportements d’achats diffèrent selon les cultures ;
- les analogies sont aliénantes [4];
- les couleurs ont une signification culturelle;
- les symboles ne sont pas universels;
- les unités de poids et de mesure doivent être adaptés;
- le texte ne se comporte pas de la même manière selon les alphabets;
- Les sensibilités diffèrent selon les cultures [5].
En conclusion, et pour répondre à la question de Muriel : non, il n’est pas possible de créer une image intelligible sans se référer à des symboles culturellement connus. Oui, il faut approcher le travail graphique en tombant dans les pièges du cliché.
- ça risquerait trop de faire fuir les investisseurs
- qui a dit jaune cocu ?
- genre un arobase en gif animé / en fausse 3D qui tourne pour « envoyer un mail »
- ne me demandez pas d’expliquer ce bon mot, je ne fais que traduire. Il faut lire le paragraphe entier pour comprendre. Désolé pour les non anglophones
- pareil que pur le point 2, il faut lire le paragraphe entier pour saisir l’idée
Finalement, à te lire, la bonne réponse serait un peu d’avoir des sites dynamiquement adaptables à tel ou tel pays, non? Et reconfigurant à la volée les couleurs, les codes, les symboles de base. Mais bon, après il y a aussi le problème de l’origine géographique des serveurs… Un site français hébergé en Inde, et boum, ça marche pas…
Une image n’étant que la capture d’un moment par la volontée d’une personne, elle est donc contrainte par sa nature à être dépendante du contexte dans laquelle elle a été générée.
L’universalité d’une image ne peut être garanti, mais la question à se poser n’est pas temps de savoir si une icône est universelle, mais celle ci : une icône peut elle générer une acceptation universelle.
Prenons ainsi l’icône du ciseau qui permet de couper un élément de texte.
Si je voulais décrire par une image l’action de couper, j’aurais un choix assez vaste à ma disposition, ce choix serait sans doute conditionner par un tas de facteur extérieur mêmes à l’action de couper : tâche effectuer la veille, humeur, conscience collective… Cependant force m’est de constater que l’icône paie de ciseau que je n’aurais pas forcément choisi me fait immédiatement penser à l’action de couper.
Il me faudrait plus que quelques lignes pour continuer sur le sujet, mais l’on peut dire qu’il y a universalité des certaines icônes non parce que l’image qu’il renvoie est l’unique manière de véhiculer une idée, mais bien parce l’image qu’il renvoie véhicule cette idée.
Un couleur a des signification différentes selon les cultures, mais notre inconscient réagit de manière identique face à certaines couleurs.
L’image d’une femme renverra toujours à la femme même pour un extra terrestre, mais ce ne serait sans doute pas l’image qu’il aurait choisi lui pour représenter une femme.
Mais il est vrai que des icones tendent à devenir unversels car ils se sont eux-mêmes imposés dans le quotidien de chacun pour devenir à leur tour culturels. Des milions d’individus passant leur journée devant un PC et ses outils standardisés, ça marque! L’uniformisation des cultures entraine bien sûre avec elle une uniformisation des icônes.
Laurent >> Quand ça marche pas, on sait tous que c’est toujours à cause de la technique 😉 Sérieusement, je pense effectivement qu’un bon site qui s’adresse à une audience internationale doit nécessairement être localisé – mais certainement pas en reconfigurant à la volée les couleurs et tout et tout… En faisant tout simplement une version par pays ou zone géographique. N’est-ce pas d’ailleurs ce que font les goole, yahoo et autres acteurs majeurs du web (suivez mon regard).
bloodrath >> Là, on tombe dans la sémiologie… Vaste débat que celui que tu entames.
ben >> Je dirais plutôt l’uniformisation des outils entraîne l’uniformisation des icônes. Le mot culture me paraît un peu exagéré pour parler d’un OS !
> Greg, c’est pour combler tes longues soirées d’hiver à venir ( si si si ) , puis faut que je comble mes insomnies , maintenant que je ne suis plus NoLife ^^
[…] vous consultez son billet en entier, vous aurez en bonus des notes de bas de page amusantes (ah ! toujours l’humour chez […]