Uber, Lyft, Airbnb… Économie du partage ou économie de vautours ?

16 juillet 2015 , , , , , 5 commentaires
L’économie du partage serait donc un truc super où tout le monde trouverait son compte : le client, le consommateur et l’entremetteur. Devenir chauffeur Uber ou prêter sa maison à des inconnus ne serait donc pas un choix subi mais un choix conscient, parce que ça rapporte un peu et que ça fait du lien social.

C’est exactement ce que démonte l’article du New-York Times The Sharing Economy Isn’t About Trust, It’s About Desperation, chiffres à l’appui.

En 2008, aux États Unis, la Mecque de l’économie du partage, le nombre d’emplois à temps partiel a explosé. Il a même dépassé le nombre d’emplois à plein temps. Au même moment, les petits et moyens salaires ont régressé. Et comme par hasard, Uber, Airbnb, Lyft et tous les services d’économie du partage se sont développés à ce moment précis. De là à dire que la crise économique a créé un contexte favorable l’apparition de services type Uber ou Airbnb qui permettent de mettre du beurre dans les épinards, il n’y a qu’un pas que le NYT franchit allègrement.

Lorsqu’on sait que Airbnb est une entreprise valorisée aujourd’hui à 10 milliards de dollars et sa croissance a été favorisée par un contexte économique dégradé, on peut aller plus loin et affirmer que les Uber Airbnb Lyft & co ne participent pas d’une hypothétique économie du partage mais bel et bien d’une véritable économie de vautours.

The Sharing Economy Isn’t About Trust, It’s About Desperation

We don’t give rides to strangers because we like them. We just need the money.

Source : The Sharing Economy Is About Desperation — NYMag

Photo de Travis Kalanick vautour par Adrian Korte, licence creative commons.

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  1. Hello!
    Je suis d’accord que ces startups rebondissent sur le contexte économique et pourtant je suis aussi assez convaincu que c’est le début de nouveaux modèles économiques plus démocratiques.
    Je te recommande l’article de Ben Thomson sur Airbnb

    • @gregoirenoyelle Intéressante lecture, mais je reste circonspect sur les bienfaits de L’économie du partage. Je pense que les Airbnb, Uber, Lyft & co s’inscrivent plutôt dans la lignée des Gafam pour ce qui est de la collecte des données et de leur utilisation. Plutôt que de contribuer à une économie du partage, ces société participent plutôt du « capitalisme de la surveillance » décrit par Shoshana Zuboff : Big Other: Surveillance Capitalism and the Prospects of an Information Civilization.

  2. This Article was mentioned on brid-gy.appspot.com

Mentions

  • Communs numériques et capitalisme
  • Économie du partage : ils ont créé un monstre
  • Wilney Taris

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